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dimanche 13 juin 2021

ASPIRÂLE

Raucité anhéleuse ascendante.


À quoi bon suffoquer pour si peu de plaisir ?
Crois-tu donc qu’exhalant autant de verve orale
Je vacille à mon tour ? Ô fatale aspirâle
Essoufflant tout vertige où roule un vieux désir !

Charles Baudelaire barbu avec cheveux longs (Olivier Goldsmith)

vendredi 28 mai 2021

BÉALTITUDE

Quiétude ostensible et superbe de l'âme.


Agitant les deux bras de ma béaltitude,
J'incline à volupter, le front plein de dédain
Pour les choses d'en bas, et, parfois baladin
Du cloaque, à bénir l'immonde multitude.


Charles Baudelaire souriant avec cheveux longs

jeudi 20 mai 2021

CHAMBOULEVARD

Suede 1967 "chamboulevard"

Voie publique troublée par une augmentation soudaine et chaotique de l'activité.


Les foules ne sont pas ce qu'on croit qu'elles sont,
Monstres hurlants pareils à des fêtes foraines.
Sur ce chamboulevard plein de choses humaines,
Ce ne sont que des cœurs battant à l'unisson.

samedi 15 mai 2021

DIVOGUER

 

Océan, grain en approche (Arabécédesque)

Naviguer au hasard, barrer machinalement sans se soucier du cap.


Comme on erre indécis pour aller nulle part,
Je divogue aveuglé par les yeux du hazard
Qui fixerait les flots où ma courbe s'écoule…
Ainsi je m’abandonne au chaos de la houle,
Pauvre hère indécis qui ne va nulle part.

jeudi 6 mai 2021

EMBRASSERRÉ

Maintenu dans une étreinte constante.


Pétris de nos amours désespérés
Nous aurons le poli des objets rares,
Et des mots inconnus, doux et barbares,
Rassureront nos cœurs embrasserrés.

EMBRASSERRÉ (#bicentennaireBaudelaire)

vendredi 30 avril 2021

FÉBRILLER

Pétiller d'ardeur. Avoir les yeux étincelants d'excitation.


J'imaginerai dans la nuit
Fébriller tes noires prunelles
Dévorant, âpres sentinelles,
Mon cœur longuement et sans bruit.

Fébriller (Arabécédesque) #Baudelaire2021

dimanche 25 avril 2021

GRANDIOSER

Se lancer résolument dans une entreprise ambitieuse et périlleuse.


  Nous avons toujours tendance à trop en faire et nous nous emballons à déballer notre affaire, à satisfaire d'emblée ce feu qui nous taraude, puis nous voilà saisi d'effroi devant tant de choses étalées qui nous charment comme elles nous épouvantent de nous charmer. Nous gloussons sous cape en nous relisant, puis on se refrène à l’idée d'avoir passé les bornes sitôt qu’on relève les yeux sur le monde.
  On ose, et puis on n'ose plus. On veut en montrer, puis on craint aussitôt de le faire. Un feu nous dévore mais l'incendie reste circonscrit de peur du bûcher. Et pourtant il nous [tarde]* darde tant, nous qui brûlons sans cesse de grandioser (comme vous dîtes si bien !) sous le soleil aveugle de l’imbécillité.

* Biffé.

Arabécédesque (grandioser)

lundi 19 avril 2021

HALITUANT

HALITUANT "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith) Baudelaire

D'une moiteur étouffante, en parlant de climat.


Je vis dans son œil trouble aux lueurs engourdies,
Dans son œil ensuqué, son œil lourd et chargé,
L’halituant ennui des longues maladies
Plombant son cœur transi d’un amour affligé.

mercredi 14 avril 2021

IMMONDOYANT

Fangeux en dépit d'un aspect attrayant.


Le soleil sévissait sur l’eau verte et profonde,
Comme si tout le ciel sur l’enfer chatoyant
Y voulût arrêter la splendeur vagabonde
       Du cours immondoyant.

mercredi 7 avril 2021

LUSURDITÉ

Sentiment d'acuité introspective déréalisante.

 
Nausée, instants figés quand la lusurdité
M’enivrille à vrombir comme une feuille morte
D’un savoir violent où, dans sa crudité,
Je me conçois, je me transpire et je m’avorte :
Nausée, instant figé de ma lusurdité !

(Rémi CHAUWDLER, Méconnaiscience ou Les ficelles du paradis)

dimanche 4 avril 2021

MOELLASSITUDE

MOELLASSITUDE, "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)
Illustration : Konstantin Tikhomirov, 1883.


État d’inertie avec intime sentiment d'inaptitude permanente.


   Soyons simplement réaliste : est-ce de cette célèbre procrastination dont il est ici question ? Assurément non, celle-ci se définissant essentiellement par un surcroît conséquent d'actions dispersées constituant dissipation sempiternelle de l'essentiel. C'est surtout de cette paresse épaisse et assommante qu'il s'agit dont souffre le sujet sans cesse conscient de sa triste situation en ce qu'il s’en sent ensuqué jusqu’aux tissus osseux. Ce nonobstant, insatiable d'absence d'accident, il s'éternise à s'impatienter inefficacement, à s'étaler en rêvassant sans se harasser, songeant un de ses jours (cette fois c’est sûr !) à suer sang et eau en bossant chaque instant qui lui sera consenti, avec mission si facilement assignée de façonner l'œuvre sacro-sainte pressentie selon son sensible dessein. Espérant sérieusement secouer sa moellassitude, kss ! kss ! il s’excite jusqu’à souhaiter angoisse et stress oxydatif à s’en saouler en solitaire, s'assurant de s'y essayer incessamment, balancé de naissances soyeuses en insuccès crépusculins ; tout un océan sans suite de sensations sommeillantes sciemment brassées où sonder inlassablement pour en exprimer ce qui serait son histoire personnelle, mémorialisme fictionnel issu de ses savantes introspections et consommé consciencieusement en un difficile sacerdoce, exposant sans circonlocution la suscitation susurrée de ce qui persiste et insiste en perspirant de son sein ; ainsi soutirer cette sienne substance à ce silence subi de s'y sentir s'enfoncer sans espoir, silence à ce point assourdissant (comme on ressasserait de sottes assonnances) qu'il y fasse à force aussi peu attention, et ne plus transpirer impuissamment dans cette appréhension décidément irrespirable de son asphyxie.

(Berthold DJACODI, L'œuvre, cette inconnue)

samedi 27 mars 2021

NUANGE

NUANGE "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)

Paréidolie céleste passagère.


Au cœur de l’horizon un nuange est passé…
Quel frisson reconnu pour un cœur angoissé !

(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Symphonèmes)