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mardi 21 janvier 2020

CAQUEUPHONIE

CAQUEUPHONIE "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)


(mus.) Dissonance harmonieuse.


J'ai souvent combattu les sons au corps à corps
Pour en tirer des cris que je nommais accords.
Caqueuphonie… Écho sans autre équivalence,
Miracle inachevé retournant au silence.

(Pierre-Nicolas JARRETTE, Moodelettes)

jeudi 20 juin 2019

ENCRICRINER

Lasser sévèrement son entourage par des mouvements d’archet inconsidérés.


Mais encricriner a du bon :
Je sais un air très populaire
Qu’il faut racler au violon
Si tu veux larguer ta rombière
Et rendre le chien furibond.



(Martin LEMIÈVRE, Les démasculines)

jeudi 10 janvier 2019

JIMITATION

Parodie guitaristique hendrixienne.


   Inspiration d'autodidaxe quand tout semble possible pourvu qu'on le veuille. Jimimiques à l’envi, si ce n’est à l’envers. Et puis le pouce allant chercher les basses en haut du manche en le secouant comme pour en extraire la moelle sonore : irrésistibles jimitations au son désordonné, à retrouver la saveur des ampleurs débordantes surchargées d’harmonies non apprises.
   Depuis, les guitares sont poussiéreuses mais on n'ose pas s'en séparer.

(Grégoire GALACCO, L'axe bleue)

samedi 6 octobre 2018

NOCTOURNERIE

Rêverie pianistique obsédante autour d’un motif mélancolique.


Je peux passer des nuits à ma vaine jouerie
En quête d'un semblant de thème évaporé
Qui révèle, au détour d’une noctournerie,
Un recoin de silence encore inexploré.

(Pierre-Nicolas JARRETTE, Moodelettes)

jeudi 19 juillet 2018

LEXOMIELLEUX

D'une lenteur visqueuse soporifique.


   Frédéric Slatine, étincelle d'écume et de bière goudronnée. Piano stride lexomielleux. Âcre odeur de barbe landrue traînant sur un clavier qui demeure lourd de promesse insatisfaite... puis laissant échapper une vapeur de mélodie lointaine, mais si insistante qu'elle retombe en crachin sur une plage vaseuse d'estuaire à la marée basse saison.
   Frédéric Slatine, danse de pingouin sous le ricanement des mouettes.

(Achille MALIMENT, Notes emportées)

samedi 31 mars 2018

RHINAUGURER

Contribuer avec allant à une création musicale en se débarrassant bruyamment le nez.


Mon premier récital fut tant rhinauguré
Dès l'introduction au tempo modéré,
Que, furieux, je fis à la mesure trente
Allégrossièrement galoper mon andante.

(Vigor CRACKMARINOV, Tempesta di minuetto)

samedi 3 mars 2018

BAZARMONIE

BAZARMONIE (photo Ben Thouard) https://arabecedesque.blogspot.com

Photo : Ben Thouard



Premier jet non structuré d'une composition musicale prometteuse.


Sur un clavier géant je cherche à découvrir
Ce que va révéler cette bazarmonie ;
Garder l'eau de la vague au moment de mourir
Lorsqu'elle s'en retourne à la cacophonie
Pour m'accorder la vie et la soif d'avenir.

(Pierre-Nicolas JARRETTE, Moodelettes)

vendredi 24 novembre 2017

LONDULANGUEMENT

LONDULANGUEMENT, https://arabecedesque.blogspot.com



Avec l’insistance mouvante du lèchement canin.


Vaguemer, sombre écho, cataclysme orchestral
Londulanguement lourd jusqu’à figer la vague,
Jusqu’au brusque engouement d’un prurit magistral
Aiguisant le désir au rhythme de la schlague ;

Jetant autour de toi ta jupe avec ampleur
Dans l'ostination savante de démence
D'un cerveau saturé d'ivresse et de douleur,
Vaguemer, hardrockœur en crinoline immense !

LONDULANGUEMENT, charles Baudelaire, "Arabécédesque, Olivier Goldsmith"

lundi 16 octobre 2017

WAGNAÉRIEN

(mus.)

Dont la délicatesse expressive est soutenue par la puissance de l'impulsion.


   Triste accord irrésolu pour un soupir mué en point d'orgue assourdissant. Battement d'ailes figées pour affoler l'air en devenir qui, d'élan wagnaérien, retrouve de son parfum d'enfance par la saveur létale du désir… Non seulement la musique prend comme une mer – berce comme une mère –, mais elle emporte dans son indicible, irrésistible courant, bien plus loin qu'on le croyait ; – apaise le cœur inassoupi au couffin d'espérances illusoires mais triomphantes.

(Alexandre HOCKZARSIC, Transpositions)

vendredi 22 septembre 2017

DÉCIBÊLEMENT

Production ou reproduction de musique forte au mépris de toute nuance dans le dessein puéril de communiquer l’enthousiasme qu’elle suscite.


   Un beau jour enfin nous tâtâmes de ces fameuses guitares américaines dont nous rêvions dans le silence enragé de nos certitudes, et c’est avec l’impudeur de ces ivresses éphémères, mais suffisamment intenses pour abolir le temps, que nous ébruitâmes à l’envi l’expression de nos décibêlements, surjouant dans le ventre immense de ces amplis au son ample et profond.
   C’était de ce temps où nous pouvions abandonner loin de nous la tristesse et le désespoir d’un monde imposé dans notre volonté abrupte de n’en vouloir rien voir, enclotis dans l’odeur chaude et les saveurs sérales de nos entrecoins enfumés où nous transformions ce monde d’un simple éclat de rire, et où nous filions méteuphoriquement nos nuits de crainte que l’amertume récurrente du jour ne nous réveille pour de vrai.
   Nous étions pareillement prolos, aristos ; nous nous nommions alors “Ryan Kent”, “Dennis Rockborn”, Goldworld”… Chevelus comme de la crème d’écume, nous offrions nos crinières aux vents forcément prometteurs, alchimistes falsificateurs forcenés dans nos santiags de daim frangées et nos foulards chamarrés que parfois nous liions au manche de nos guitares, là même où le plus souvent, à l’instar de nos modèles, nous coincions nos clopes au-dessus du sillet quand nos infâmes roulées n’allaient noircir le bois vernis des tables.
   Malgré les angoisses sourdes du devenir nous nous inventions heureux pour autant que tout nous semblait possible. Alors nos inquiétudes n’étaient jamais qu’un piment venant nourrir nos espérances confuses en fouettant nos imaginations, et tout cela concourait à nous maintenir à flot dans ce vague malaise que nous procurait la certitude intime de ne pouvoir jamais nous conformer aux exigences de ce monde autrement que par l’affront de nos obstinations avantrageuses.

(Jean-Louis PERDIGOULT, Maréchal et Rosenthal)

jeudi 6 juillet 2017

DJANGOUEMENT

Grande vogue de la guitare manouche.


   Les fins de semaine, au soir, j’allais me perdre près du port dans les rues étroites et mal éclairées, appâté par tout un djangouement dont les pompes canailles ragaillardissaient les nuits hors saison, tirant un temps la ville de sa grisaille pesante. Ainsi, tandis que je m’appliquais à traînarsouiller du côté des Michés-Fleuris, et comme à dessein de me fondre dans l’opacité lancinante de ces prédilections passagères, je m’imprégnais d’une odeur de brume froide agitée par un ruissellement inlassable d'accords assénés insinuant cette énergie désespérée que le large semblait apporter d'ailleurs avec les déhanchements appuyés de la houle dans le déferlement d’une ivresse équivoque et bestiale.

(Léopold CHARTRE, Demain il pleuvra sur Saint-Gleville)

vendredi 30 juin 2017

FLAGADAGIO

(mus.)

Mouvement tranquillement lent et paressant interminablement.

(SYN. Langsamorph)

Il fallait bien, après un pareil allegro,
Souffler un brin avant l'injouable presto.
Mais ce flagadagio me ravit à l'extase
Pour en éterniser le tempo par l'emphase.

(Vigor CRACKMARINOV, Tempesta di minuetto)

vendredi 16 juin 2017

RONDÉO

Forme musicale agitée alternant variations chromatiques et rythmiques. Le morceau lui-même.


Cavalcadence à cru qui danse, caracole,
Scherzoïde chahut, si virtuosément
Le rondéo cabré se cambre, cabriole,
Hainamouré tantôt et tantôt véhaimant.

(Varius STRABINSKIN, Les onomades)

lundi 29 mai 2017

JUVINYLE

Disque microsillon de la première adolescence, aux gravures souvent inavouables.


   Des piles parfois renversées ou torsadées de juvinyles désormais silencieux encombraient toujours cette partie du grenier, débris inertes d'une insouciance égarée, ruines antiques d'une musique oubliée entre lesquelles les araignées avaient échafaudé au fil du temps un écheveau tout aussi silencieux de toiles souples mais savamment contreventées.

(Guilbert FLACHTAFF, Salambovariations)

mardi 16 mai 2017

STRATOCADE

"STRATOCADE" (Galacco) https://arabecedesque.blogspot.com


Attachement exclusif pour un type de guitare.


   Du tranchant ignitié brûlant à fleur d’en rompre, éloigner bientôt le couteau du chevalet à dessein d'allonger la pâte plus rondement. Stratocade : straccato, puis stratoccata legato confirmant tout modelé courbe. Trémodulation, frisson au point chaud remontant le long des bras pour redescendre par l’échine. Imaginer des touches inexplorées pour peu que l'on tende l'oreille un peu différemment du côté des baffles. Promesse d'une manne plus intime à décrypter par le silence intérieur, qui suscite à lui seul l'orage désiré avant qu'il ne s'épuise dans les lassitudes de la banalité.

(Grégoire GALACCO, L'axe bleue)

dimanche 14 mai 2017

VRACCORD

Combinaison de notes échappant à toute analyse harmonique rigoureuse.


Quand le leitcomotiv s'emporte sans bagage,
J’introduis mes vraccords si peu distinctement
Que la confusion de mon tempérament
Est comme un chant d'oiseau recréant son plumage.

(Pierre-Nicolas JARRETTE, Moodelettes)