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mercredi 17 novembre 2021

SONNÉTÉTÉ

Dizain de Lochac. Type de poème à forme fixe qui existait avant même d’avoir été créé.


Des poèmes ratés, c’est-à-dire infinis,
J’en ai commis assez pour en commettre encore ;
Laisser inachevés pour les laisser éclore
Des mots sans avenir et partant rajeunis.

Car j’ai toujours été curieux d’autre chose,
Tout ce qui devant moi fait que pour cela j’ose
En rêvant d’achever ce qui n’existe pas.

Ainsi, sans le savoir, je me mets à écrire
Ce qu’en rêve on écrit sans vaine mise bas,

Plus d’un sonnétété qu’on ne saurait réduire.


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Poèmes-revolver et pistolettres)

samedi 27 mars 2021

NUANGE

NUANGE "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)

Paréidolie céleste passagère.


Au cœur de l’horizon un nuange est passé…
Quel frisson reconnu pour un cœur angoissé !

(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Symphonèmes)

samedi 27 février 2021

SPUMEUR

État d’un caractère constamment agité.


Un ventre ouvert sans espoir
Pour abreuver le cœur inerte
Sonder les flots mer offerte
Au courant d’airs d’apparoir

Soif d’eau céans de vacarmes
Gueule entrouverte ô spumeur
Plonger crier grand steameur
Chaos de sel plein de larmes

Saoulever l’entrave au corps
Et verser sans vains efforts
Au sisyphon sa mer d’ivresse

Qu’en ses pleurs encore imbu
Pataugeant plein de détresse
Il s’esbroufe à corps ventru


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)

jeudi 2 avril 2020

RÊVASER

Croupir nonchalamment dans la perspective de quelque issue prometteuse dont l’objet vague s’impose à mesure de son indétermination.


Mol du désir d’eaux boueuses
Le corps enduit d’or brûlant
Bien lisse corps bruisselant
Dans ses rondeurs onctueuses

Corps tout vêtu d’autre peau
Pour rêvaser l’esprit tendre
S’improviser sans scaphandre
Plongeur songeur en sale eau

Marsouillon bien dégueulasse
Pour catir ses seins saillis
Et les flancs de sa cuirasse

Fleurant l’or et le cambouis
Il conquiert l’ombre céleste
Qu’un noyau d’étoile empeste


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)

vendredi 18 octobre 2019

MASQUELETTE

Épaisseur avantageuse dissimulant une ténuité structurelle désobligeante.


Mille yeux du louche apparat
Évoquant l’art du striptease
Qu’un rien d’habit hypnotise
Bardant aux plis de son drap

Traits furieux d’or en somme
Peau lisse aux buts convenus
Dressant les poils maintenus
De cette carne ou tout comme

Cuir saignant allant de pair
Avec l’heur d’un vice expert
Déchirant l’ombre incomplète

Seulœil roide aiguisant l’os
Pour blinder son masquelette
Puis mollir dans l’enclosmos


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)

mercredi 28 août 2019

SONNEPTÉNAIRE

Poème à forme fixe composé de quatorze heptasyllabes justifiés de vingt-huit caractères, espaces comprises, de coupe 4/3 pour les deux quatrains sur quatre rimes, et 3/4 pour les deux tercets suivants sur trois rimes. Le respect des règles de versification classique, reine mère des contraintes, n'est pas tant une obligation qu'une politesse.


Repère un vers de sept pieds 
Qui t’emprisonne au problème 
Maint labyrinthe en toi-même 
Pour en froisser tes papiers 

Un truc chiant qui travaille 
Le cœur tout plein du dégoût 
De battre au vent et surtout 
Pour accomplir ta trouvaille 

Que d’un rien vraiment banal 
Naisse au jour l’objet final 
Par défis presque ordinaires 

Mais qu’ensuite après essais 
Il nourrisse à pleins succès 
Tes prochains sonnepténaires 

(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)

jeudi 27 juin 2019

DYSPHORREUR

Sensation immotivée de mal-être grandissant.


Un coup de blouz bat le cœur
Qui ne saurait le comprendre
Un tant soit peu dysphorreur
Si ce n’était tant de cendre

Tel un bourdon qu’un vol bas
Toujours plus lourd exaspère
Brouillard d’ardeurs cadenas
Soleil qui fouille incarcère

C’est de l’or pur des enfers
Qui des cieux passe les fers
Tord-boyaux pour les limaces

Goût de stupre et moite peau
Peur chauffant les carapaces
Et la mort veule à-vau-l’eau


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)


● Malaise paroxystique.


On ne peut s'empêcher de boire, écervelés 
Pour oublier jusqu'aux englouements enfiellés.
Sournoise dysphorreur des lendemains de cuite

Quand vivre vous réveille et vous torture ensuite.

(Jean-Alphonse de LA MOUSSOLAINE, Les élancoliques)

mardi 7 mai 2019

KENAVORTER

Rater son départ.


Ce qui reste d’enfant
Enfermé dans le corps
Fantôme butte au vent
Hanté de vieux décors

L’éclat d’un souvenir
Qui poursuit ricaneur
Ses douleurs de fakir
À naître dans le cœur

Comme un ressentiment
Mensonge issu du sein
Qui règne obstinément

Une enfance à dessein
De trop nous aimanter
Pour mieux kenavorter


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Poèmes-revolver et pistolettres)

mardi 13 novembre 2018

CORSONNET

Célèbre poème à forme fixe et en taille de guêpe.


Un corsonnet, mais qu’est-ce ? — Un texte bien lacé
Qui trouve sa tournure en serrant la taille,
Interdisant au corps, dans sa tenaille,
Tout excès qui serait déplacé ;

Qui serre encor la taille prise
Pour faire jaillir le haut,
Et rentrer comme il faut
Le bas par traîtrise,

Qu’un moule enfin
Si soudain
Libère l’âme

De son contenu
Au papier qui réclame
Son lot de poème nu.

(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Poèmes-revolver et pistolettres)