Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est Duralumain. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Duralumain. Afficher tous les articles

jeudi 6 juin 2019

GLISSUER


Évoluer à grand peine sur un terrain fangeux, dangereux.


C’est un miroir informe, une flaque boueuse,
Terre vague et sans nom qu’on ne voit plus finir,
Comme un Paris-Roubaix à n’en plus revenir
Où la mort faucherait comme une mitrailleuse.

Avec 36 – 16, et souvent en danseuse,
Quoique tout soit si plat, il faut bien plus souffrir
Que s’il fallait grimper sans jamais aboutir,
Pour tracer vers le ciel sa route hasardeuse.

Alors on a le cul bien lourd comme un pavé,
Glissuant sur ce pan de ciel inachevé,
La tête dans la brume où brouiller ses névroses.

Faut être un peu maso, bougrogne-t-on parfois,
Tant l’on dure, affligé de notre propre poids,
En transpirant ainsi la matière des choses. 



(Christophe DURALUMAIN, La pourfuite du bonheur)


dimanche 20 janvier 2019

GARGAMIEL

Substance dont on abuse compte tenu de ses propriétés lénitives étonnantes.


C’est bizarre quand même, avec cette poussière
Qui vous colle aux mollets bien qu’on fasse du vent,
On garde haut la fesse à rêver seulement
D’une victoire acquise en battant l’étrivière.

On se croit immortel d’une façon grossière !
C’est une connerie. On le sait, et pourtant
On redouble d’effort tant c’est réconfortant
De concéder au jour notre propre lumière.

Alors, comme on se vautre, on s’accroche au guidon ;
L’on pédale, et l’on boit de l’eau tiède au bidon,
Supposé gargamiel en guise d’ambroisie ;

Et sur la selle on prend la posture de l’œuf,
Croyant renaître un jour en ce jour d’asphyxie,
Dimanche vingt janvier, l’an deux mille dix-neuf.

(Christophe DURALUMAIN, La pourfuite du bonheur)