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samedi 5 février 2022

LIMBRIAQUE

Relatif à la confusion ébrieuse régressive.


Merciel qui ne ressemble à rien ;
Magmarne qui s'idéiforme…
Limbriaque par temps de chien,
Cervocéan phénoménorme.

(Rémi CHAUWDLER, Exilerrance)

mercredi 7 avril 2021

LUSURDITÉ

Sentiment d'acuité introspective déréalisante.

 
Nausée, instants figés quand la lusurdité
M’enivrille à vrombir comme une feuille morte
D’un savoir violent où, dans sa crudité,
Je me conçois, je me transpire et je m’avorte :
Nausée, instant figé de ma lusurdité !

(Rémi CHAUWDLER, Méconnaiscience ou Les ficelles du paradis)

dimanche 31 janvier 2021

ZINZINURLER

Détonner à tout bout de chant et à pleine gorge.


        Ange ébloui zinzinurlant,
        Marche à tâtons dans la lumière ;
        Cherche le nu rutisselant
        Pour t’en vêtir en plagiaire.

(Rémi CHAUWDLER, Exilerrance)

mercredi 4 novembre 2020

HALLUCINÉMATION

Perception psychosensorielle élaborée, mais sans objet réel, semblable au déroulement d’un film. 


   Laisser monter cette torpeur du ventre. Une presque force. Comme une langueur non plus sourde mais devenue sensible par l’insistance accrue de son emprise ; presque force donnée de mourir à soi avec la lenteur amoureuse d'un enfantement sans douleur. Une presque absence. Puis, d’un coup, fracas hallucidogène de la mer en un débordement d’écume : hallucidité gerboyante avec autorité soudaine de l’orgasme libératoire !
   Et bientôt c’est une projection animée qui s’impose indéfiniment. Soit ! que je m’y vautre avec l’habileté de l’esthète. Alors je m’installe dans cette hallucinémation faite d’ininterruptions successives, suite d’images sans nom, d’éclairs vibrants et d’enfoncées troublillonnantes où je retrouve des paysages fuyants à explorer, héroïquement seul, sans autre intrigue que leur déroulement même, pour me voir entraîné puis déterminé par cette absence lumineuse si pleine d’intensité. Distension d’un jour fait nuit pour me voir comme jamais, qui révèle l’épaisseur d’une aventure sans cesse inédite.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)

samedi 26 mai 2018

DÉFENESTRASCENSION

Sensation cauchemardesque de chute sans fin.


   Toutes ces têtes monstrueuses, détonantes de lumières atroces, viscérébrales. Ces grimaces, ces cris silencieux dévidés dans une nuit sans issue. Multêtude si vite envahissante, bientôt vomniprésente, émétêtique : vomi fluide de mon ventre de plomb. Gouffre sans cesse en tous sens. Et moi, au bord de quoi que ce soit jouxtant l’horreur. Torture de chaque instant où tout bascule enfin, dévisse-verse à l’envi multiplié : défenestrascension univercéleste, nuit au jour mêlée. Et mon vomi sur les figures de chacune : fard hideux. Gouffre intense, tonneau spéléagique, danaïades, danoyade. Tomber des nues à poil dressé. Et les étoiles de leurs yeux chavirés qui ne cessent de me FIXER.
   Toutes ces têtes affreuses, j’aurais tant voulu que ce soit moi pour m’en débarrasser.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)

lundi 26 mars 2018

STYLOCYBINE

Crayon à bille dispensant une encre à couleur changeante, indéfinissable.


   Écrire pour rien, croit-on. Être tenté par l’interligne. Ne plus écrire que pour agiter l’immobilité du blanc de page dans la tentation bientôt toquée de cet interligne aussitôt défini qu’on use du blanc, de la matière apparemment inerte de la surface à tracer, à minscrire, à pinscrire. À explorer.
   Écrire pour rien, d’emblée. Explorer la page pour tenter d’en dévoiler manuellement maint secret que chaque trait, chaque mot oriente vers plus de lisibilité, circonscrit, traque. Frisson imperceptible de l'œil sur du papier immédiatement disponible. Stylocybine, plutôt que typemachine onomatypique, pour faire apparaître entre chaque ligne un frisson de plus en plus perceptible. Écrire ne servant plus qu’à révéler cet interligne, chaque ligne suivante écrite pour tenter de traduire progressivement l’interligne à l’instant révélé.
   Donner à lire ainsi ce qu’il reste du texte (comme ainsi témoigne en miroir le vers qui dévoile et révèle du rythme imposé). Sang à fleur de peau. Chaleur essentielle. Chambard chamarré, bigarrures égarées au fond du corps : gouffre infiniment versatile où goinfrer l'ample propension des pulsions intempérantes.

(Rémi CHAUWDLER, Ostentations, ostentatives)

mercredi 7 février 2018

LOINTEINDRE

Parvenir à rejoindre un ailleurs improbable obnubilant.


M'échapper des jours blancs, errer sans foi ni loi
Pour contempler la nuit par désobéissance,
Et lointeindre là même où je puisse être moi,
Comme un pet échappant à toute vigilance.

(Rémi CHAUWDLER, Méconnaiscience ou Les ficelles du paradis)

vendredi 19 janvier 2018

SENSASCENSIONNEL

D’une force ascendante vertigineuse.


Face au miroir c'est moi, de plus en plus liquide,
En plein milieu de rien, lentement décharnel…
Soudain, bondissement sensascensionnel,
Jet hallucinétique extrudé par le vide.

(Rémi CHAUWDLER, Exilerrance)

lundi 24 juillet 2017

STRESPIRATION

Suffocation d’origine anxieuse.


   Ventre déjà figé dans sa brûlure, gonflé comme au seuil de la pourriture. Stentoration muette et précipiteuse. Frissonnements subits avec des pointes d’horreur convulsive dans la crainte panique d’une rigidité permanente. Le cœur bondit dans la poitrine comme pour s'échapper des limites du corps. 
   Sentiment d'incomplétude percutante martelant en l'exaltant un désir culminant mais indistinct dans une gerbe d’étincelles. Réaction de tout l'être à cette velléité fugitive, étincelante dans l'esprit : douleur blanche.
    Inspiration : quête brûlante dans l’urgence de toute réplétion.
   Expiration : volonté d’anéantir toute gêne en l’expulsant par l'action supposée d'une volupté imaginaire.
    Strespiration : bouleversement singultueux d'un enthousiasme désespéré.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)