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samedi 17 juin 2017

PALPIER

Feuille blanche ou déjà imprimée qu’on manipule sans cesse.


Je palpe le blanc du papier. Je froisse le blanc encore neige. Je l’écorne, de hâte de l’incarner. Je le réchauffe. Je me prépare. J’apprête le palpier. Je suis extérieur au palpier. J’en touche un mot avant même. J’expresse, de hâte d’en textuer. D’entexter le blanc amolli du palpier. De donner texture au palpier pas encore texté. Au blanc à casser. Je suis texpressé. Appuie sur le palpier. Imprime la pression qui m’est propre pour le saloplier. Je me presse sur la page offerte. Déploie ma panoplie à l’encre encore pêle-mêle. Me hâte d’appuyer de tout mon poids sur le palpier. À soumettre. À résister au poids de textualiser. À promettre à blanc perdu, à blanc typothétique. Palpier à s’offrir enfin. À souffrir à ma place.

(Taxile CRISTOS, L'objet d'écrire)

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