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mercredi 26 janvier 2022

MENTAIRE

Apollonie Sabatier, celle qui est trop gaie selon Baudelaire
Celle qui est trop gaie

Omettre par pudeur, par lâcheté.


À mentaire avec toi je ne suis plus moi-même,
Sinon pâle héros d’un roman sans auteur
Qui, plein de ton image, attarde son poëme,
Aventure sans nom dont je suis l’inventeur.

Et, certains soirs, longeant les murs ainsi qu’une ombre,
Je trempe dans le vin ma plume sans pitié
Pour conclure à nouveau dans mainte chambre sombre
Une histoire d’amour sombrant dans l’amitié.

lundi 17 janvier 2022

NÉGÂTISME

Opposition sénile à toute sollicitation.


  Usé d’avoir pu résister jusqu’à ce jour à l’épreuve du temps et fâché contre moi d’une telle victoire de la vieillesse, honteux de l’acceptation raisonnablement passive de mon athlétisie, je n’ai plus à souhaiter que négâtisme aveugle qui précipiterait enfin la chute de ce corps absurde de résistance.

(Stanislav RASIDORT, Affaiblismes sarcasmatiques)

mardi 28 décembre 2021

ORDURIRE

Se réjouir ouvertement des plaisanteries les plus graveleuses.


Ah ! Madame, souffrons de n'en rire jamais !
Je ne vous comprens pas : vous aymez l'élegance
Et vous orduriez à la derniere outrance.
Avez-vous donc ce goust de la perversité
Pour couronner encor tant de stupridité ?

(Légitimus CŒURNŒIL, Ithyphigénéithliacus)

samedi 4 décembre 2021

POÉTARADER

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, édition originale (Olivier Goldsmith)

Balancer à tout-va des vers de mirliton.


Aller partout enfler, à qui veut bien l’entendre,
Sa bedaine et sa voix des talents d’un Clitendre ?
Signer dans les salons des piles de recueils
Pour combler l’appétit des modestes orgueils
Puis, poétaradant de force prosodies,
L’essor illustre ailé de plumes alourdies,
Dégorger du gueuloir entre deux « pas d’souci »
Pour vomir sans pudeur son nombril ? Non, merci !

(Raymond de VOSTAND,  Cyrano de Rudubac)

mercredi 24 novembre 2021

RÉCOURANT

D’une banalité incessamment ressassée.


Je préfère à l’écrit la nature des choses,
L’odeur des draps qu’on sniffe avant de se coucher,
Aux mots dits l’océan du silence des roses,
Au bonheur récourant leur épine au toucher ;

Et dans la mort prochaine ouverte aux nuits sans lune,
Alors j’endormirai les peines, les espoirs,
Tout le sang refroidi d’une ivresse commune
Vainement récourante aux avides miroirs.

(Hugo SPLECTOR, Les Contraceptions)


Victor HUGO, le front lourd de pensées

mercredi 17 novembre 2021

SONNÉTÉTÉ

Dizain de Lochac. Type de poème à forme fixe qui existait avant même d’avoir été créé.


Des poèmes ratés, c’est-à-dire infinis,
J’en ai commis assez pour en commettre encore ;
Laisser inachevés pour les laisser éclore
Des mots sans avenir et partant rajeunis.

Car j’ai toujours été curieux d’autre chose,
Tout ce qui devant moi fait que pour cela j’ose
En rêvant d’achever ce qui n’existe pas.

Ainsi, sans le savoir, je me mets à écrire
Ce qu’en rêve on écrit sans vaine mise bas,

Plus d’un sonnétété qu’on ne saurait réduire.


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Poèmes-revolver et pistolettres)

lundi 8 novembre 2021

TARABISCOTON

Aux abords inextricables.


  Plutôt « tarabiscoton », comme tu disais dernièrement, érautorisant ainsi l'abondance des jupons ; mais qu'enfouie dans cette cage adorablement protectrice et sursatinée, où sans cesse tu viens immiscer ton impatience, je te puisse être offerte dans l'abandon consenti de notre empêtrement.
  Aussi faut-il que tu me tiennes de cette manière, vois-tu, d'une main tantôt gauche, tantôt maladroite, mais toujours avec l'indécente fermeté du satrape, mon cher, de sorte à ce que, m'engonçant davantage dans les délices de ma retraite, je puisse ressentir à travers la tendre épaisseur des murs de cette prison ta volonté farouche de vouloir me jouir avec la plus grande lâcheté, et par laquelle j'achève enfin de me lâcher en me pâmant.

(Violence SOUMISSOUS de CHAUDEPIN, Crinoline et mauvais genre, ou Les vicissitudes du vertugadin)

dimanche 31 octobre 2021

VATROUILLE

Crainte permanente de s'établir ; incapacité majeure à se fixer.


  Libres comme l'air, nous pensions pourtant qu'il n'y avait plus rien à trouver. Dans notre vatrouille, nous voulions ignorer cette désolation de nos vies chassant sur un monde renié. Seul ce que nous rêvions motivait nos agîtations. Impossible Mexit. Nous cherchions des limites, mais il n'y avait pas d'autres limites que nous-mêmes et c'est cela qui nous liait. Nous n'avions plus le pouvoir de nous arrêter. Nous le savions et parfois, sans nous l'avouer, comme si un troupeau d'anges passait près de nous, cette pensée secrètement nous terrifiait à nous tordre l'estomac tandis que nous continuions de pencher en avant.

(Carlos PEROUEC, Califrisco)

dimanche 13 juin 2021

ASPIRÂLE

Raucité anhéleuse ascendante.


À quoi bon suffoquer pour si peu de plaisir ?
Crois-tu donc qu’exhalant autant de verve orale
Je vacille à mon tour ? Ô fatale aspirâle
Essoufflant tout vertige où roule un vieux désir !

Charles Baudelaire barbu avec cheveux longs (Olivier Goldsmith)

vendredi 28 mai 2021

BÉALTITUDE

Quiétude ostensible et superbe de l'âme.


Agitant les deux bras de ma béaltitude,
J'incline à volupter, le front plein de dédain
Pour les choses d'en bas, et, parfois baladin
Du cloaque, à bénir l'immonde multitude.


Charles Baudelaire souriant avec cheveux longs

jeudi 20 mai 2021

CHAMBOULEVARD

Suede 1967 "chamboulevard"

Voie publique troublée par une augmentation soudaine et chaotique de l'activité.


Les foules ne sont pas ce qu'on croit qu'elles sont,
Monstres hurlants pareils à des fêtes foraines.
Sur ce chamboulevard plein de choses humaines,
Ce ne sont que des cœurs battant à l'unisson.

samedi 15 mai 2021

DIVOGUER

 

Océan, grain en approche (Arabécédesque)

Naviguer au hasard, barrer machinalement sans se soucier du cap.


Comme on erre indécis pour aller nulle part,
Je divogue aveuglé par les yeux du hazard
Qui fixerait les flots où ma courbe s'écoule…
Ainsi je m’abandonne au chaos de la houle,
Pauvre hère indécis qui ne va nulle part.

jeudi 6 mai 2021

EMBRASSERRÉ

Maintenu dans une étreinte constante.


Pétris de nos amours désespérés
Nous aurons le poli des objets rares,
Et des mots inconnus, doux et barbares,
Rassureront nos cœurs embrasserrés.

EMBRASSERRÉ (#bicentennaireBaudelaire)

vendredi 30 avril 2021

FÉBRILLER

Pétiller d'ardeur. Avoir les yeux étincelants d'excitation.


J'imaginerai dans la nuit
Fébriller tes noires prunelles
Dévorant, âpres sentinelles,
Mon cœur longuement et sans bruit.

Fébriller (Arabécédesque) #Baudelaire2021


dimanche 25 avril 2021

GRANDIOSER

Se lancer résolument dans une entreprise ambitieuse et périlleuse.


  Nous avons toujours tendance à trop en faire et nous nous emballons à déballer notre affaire, à satisfaire d'emblée ce feu qui nous taraude, puis nous voilà saisi d'effroi devant tant de choses étalées qui nous charment comme elles nous épouvantent de nous charmer. Nous gloussons sous cape en nous relisant, puis on se refrène à l’idée d'avoir passé les bornes sitôt qu’on relève les yeux sur le monde.
  On ose, et puis on n'ose plus. On veut en montrer, puis on craint aussitôt de le faire. Un feu nous dévore mais l'incendie reste circonscrit de peur du bûcher. Et pourtant il nous [tarde]* darde tant, nous qui brûlons sans cesse de grandioser (comme vous dîtes si bien !) sous le soleil aveugle de l’imbécillité.

* Biffé.

Arabécédesque (grandioser)

lundi 19 avril 2021

HALITUANT

HALITUANT "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith) Baudelaire

D'une moiteur étouffante, en parlant de climat.


Je vis dans son œil trouble aux lueurs engourdies,
Dans son œil ensuqué, son œil lourd et chargé,
L’halituant ennui des longues maladies
Plombant son cœur transi d’un amour affligé.

mercredi 14 avril 2021

IMMONDOYANT

Fangeux en dépit d'un aspect attrayant.


Le soleil sévissait sur l’eau verte et profonde,
Comme si tout le ciel sur l’enfer chatoyant
Y voulût arrêter la splendeur vagabonde
       Du cours immondoyant.

mercredi 7 avril 2021

LUSURDITÉ

Sentiment d'acuité introspective déréalisante.

 
Nausée, instants figés quand la lusurdité
M’enivrille à vrombir comme une feuille morte
D’un savoir violent où, dans sa crudité,
Je me conçois, je me transpire et je m’avorte :
Nausée, instant figé de ma lusurdité !

(Rémi CHAUWDLER, Méconnaiscience ou Les ficelles du paradis)

dimanche 4 avril 2021

MOELLASSITUDE

MOELLASSITUDE, "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)
Illustration : Konstantin Tikhomirov, 1883.


État d’inertie avec intime sentiment d'inaptitude permanente.


   Soyons simplement réaliste : est-ce de cette célèbre procrastination dont il est ici question ? Assurément non, celle-ci se définissant essentiellement par un surcroît conséquent d'actions dispersées constituant dissipation sempiternelle de l'essentiel. C'est surtout de cette paresse épaisse et assommante qu'il s'agit dont souffre le sujet sans cesse conscient de sa triste situation en ce qu'il s’en sent ensuqué jusqu’aux tissus osseux. Ce nonobstant, insatiable d'absence d'accident, il s'éternise à s'impatienter inefficacement, à s'étaler en rêvassant sans se harasser, songeant un de ses jours (cette fois c’est sûr !) à suer sang et eau en bossant chaque instant qui lui sera consenti, avec mission si facilement assignée de façonner l'œuvre sacro-sainte pressentie selon son sensible dessein. Espérant sérieusement secouer sa moellassitude, kss ! kss ! il s’excite jusqu’à souhaiter angoisse et stress oxydatif à s’en saouler en solitaire, s'assurant de s'y essayer incessamment, balancé de naissances soyeuses en insuccès crépusculins ; tout un océan sans suite de sensations sommeillantes sciemment brassées où sonder inlassablement pour en exprimer ce qui serait son histoire personnelle, mémorialisme fictionnel issu de ses savantes introspections et consommé consciencieusement en un difficile sacerdoce, exposant sans circonlocution la suscitation susurrée de ce qui persiste et insiste en perspirant de son sein ; ainsi soutirer cette sienne substance à ce silence subi de s'y sentir s'enfoncer sans espoir, silence à ce point assourdissant (comme on ressasserait de sottes assonnances) qu'il y fasse à force aussi peu attention, et ne plus transpirer impuissamment dans cette appréhension décidément irrespirable de son asphyxie.

(Berthold DJACODI, L'œuvre, cette inconnue)

samedi 27 mars 2021

NUANGE

NUANGE "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)

Paréidolie céleste passagère.


Au cœur de l’horizon un nuange est passé…
Quel frisson reconnu pour un cœur angoissé !

(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Symphonèmes)