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jeudi 10 janvier 2019

JIMITATION

Parodie guitaristique hendrixienne.


   Inspiration d'autodidaxe quand tout semble possible pourvu qu'on le veuille. Jimimiques à l’envi, si ce n’est à l’envers. Et puis le pouce allant chercher les basses en haut du manche en le secouant comme pour en extraire la moelle sonore : irrésistibles jimitations au son désordonné, à retrouver la saveur des ampleurs débordantes surchargées d’harmonies non apprises.
   Depuis, les guitares sont poussiéreuses mais on n'ose pas s'en séparer.

(Grégoire GALACCO, L'axe bleue)

lundi 7 janvier 2019

LASCIVILITÉ

État d’interactions sociales subtilement érotisées.


   Lascivilité relevée du chiffon de haut niveau socioculturel. Sexchic dans le secret des érections incomplètes, voluptés vagues de la frustration soigneusement entretenue dans l’incertitude de l’expectative, pétillantes comme une coupe jamais complètement vide. Ondulation des œillades souveraines abandonnant après elles un désert d’appréhensions et d’égards, sillage persistant dans un champ d’insatisfaction pleinement consentie.

(Excelsus PORNOVIANDA, Ellipso factice)

vendredi 4 janvier 2019

MARSLIPIAL

Slip à poche.


« Mon rêve était intense et le jour prometteur... »

   Ainsi lus-je le poète d'une main tremblante, puis d'un doigt subterflexueux soustrait à la vigilance de mes bienfaiteurs, j'estimai par l'interstissu de mon marslipial la réalité d'une de ces dispositions naturelles qui me furent jamais octroyées. Et, à nouveau, mon cœur explosa de cette joie obscurément exquise.

(Marquise de SANDE, Le doigt rose d’Aurore)

lundi 31 décembre 2018

NAVOGUER

NAVOGUER "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith) RAN ORTNER

Ran ORTNER, oil on canvas (NYC 2017) 


Tanguer et rouler gracieusement, en parlant d’un navire qui fait route.


Vivre en se débattant ou subir sans broncher,
Dans l’un ou l’autre cas c’est monter pour descendre.
Navoguer… puis sombrer ! Voler peut-être : prendre
La mer comme du ciel qu’on peut enfin toucher !

NAVOGUER Baudelaire "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)

jeudi 27 décembre 2018

ŒUVRILLER

Réaliser quelque ouvrage minutieux nécessitant un perçage incessant.


Lorsque le soir venu je vois mourir le jour,
Toutes griffes dehors, mon sang ne fait qu’un tour.
J’ai les crocs énervés par mon sang qui circule,
Alors je palpe, œuvrille ; alors je me dracule.

(Louis LÂCHENERF, Criminélégies)

jeudi 20 décembre 2018

PROMISQUATTER

S’entasser illégalement dans un logement avec d’autres occupants.


   Vivre sa clandestinée, des arêtes de poisson dans le cœur. Avoir tort d'être là. S’encombrer d'ombre et de rêves sans but jusqu’à égarer ce qui fait que dehors nous excédentarise. Promisquatter dans la crasse interminable de l’éphémère. Navigation sans erre, sans eau ni électricité. Équipage livré aux fureurs tranquilles, aux nausées soucieuses d’accalmies dans le feu d'une action créée de toutes pièces dans ce ventre réinventé du monde. Théâtre qui se gave allaigrement de son propre spectacle. Et le silence des murs qui l’ovationne sans relâche.

(Noïam DIOMOGUE, Ça manque une fenêtre au sud)

dimanche 16 décembre 2018

RABOUGRISAILLE

Gustave Caillebotte "rue de paris temps de pluie" détail

Repliement débilitant d’arrière-saison.


Décembre à nouveau revenant hanté de ma métamorphose,
Dans la rabougrisaille obsède obstinément d’un vieux désir ;
Et je laisse glisser tout schuss mes yeux brûlants comme un soupir
Sur le satin froid des pavés que la pluie en vain me propose.

(Vivien VERVAL, Brumes et murmures)

mercredi 12 décembre 2018

SALUBRIÉTÉ

Ivresse salutaire.


C’est un luxe inouï d’étoffes, de dentelles
D’une femme comme ivre aux rires assassins
Qui dispense alentour le parfum de ses seins,
À moins que ce ne soit celui de ses aisselles.

Longtemps son cœur, versé dans les fausses amours,
À tout vent a battu comme une vieille enseigne.
Si parfois le soleil l’illumine et la baigne,
Ses yeux restent pourtant chargés des sombres jours.

Elle n’est plus bien jeune et pourtant elle est belle.
Un incurable mal lui ronge la mamelle
Pour soulager bientôt celui de son destin :

Elle va retrouver ainsi qu’un météore
La nuit froide, emportant dans un bruit de satin
La salubriété qui la fait rire encore.

Charles Baudelaire "Salubriété" Olivier Goldsmith (arabécédesque)

dimanche 9 décembre 2018

TIGRENOUILLE

Plongeur vêtu d'une combinaison à motifs rayés ou tachetés, censés simuler par mimétisme l'aspect d'un prédateur, pour prévenir les attaques de requin.


   J'étais si préoccupé, à scruter le gouffre qui s'ouvrait sous nos yeux, que je finis par oublier les autres tigrenouilles qui nageaient avec moi, si bien que lorsque l'un d'eux entra dans mon champ de vision, mon cœur bondit si violemment dans ma poitrine que l’écart que je dus faire effraya mon compagnon à son tour, et nous dûmes échanger un geste amical pour tenter de nous rassurer.

(Otto ALTAGUA, Cent mille yeux sous la mer)

jeudi 6 décembre 2018

VAGABONDULER

Se mouvoir en formant des sinuosités irrégulières.


Et le feu, comme on rêve avant de s'endormir,
Vagabondule aux murs dans sa lente agonie,
Comme l'apaisement d'une mer infinie
Qu'un reste de fureur fait encore frémir.


"VAGABONDULER  Baudelaire "arabécédesque, olivier Goldsmith"

lundi 3 décembre 2018

XANTIPPATHIQUE

Relatif au parangon mégéral, en parlant d’une femme à l’humeur difficile.


    Un sou c’est un sou : ici, c’est comme ça ! crachaboya la patronne de l’hôtel sur un air xantippathique de boniche venimeuse au timbre rauque. Puis, balai toujours en main, elle claqua la porte sans même m'indiquer le chemin de la gare.

(Noël ANOUCA, Les grands horizons)

vendredi 23 novembre 2018

ADMIRACULEUX

Qui n’a du prodige que l’apparence.


   Ça, de la poésie ? cette faculté admiraculeuse d’inadaptation, intime errance de l’inepséité prétexte à vague à bondage qui s’enchaîne sans contrainte ni bagage, à langage qui engage celui qui en fait l’étalage dans la voix qu’il s’est choisie à la capella pour exhal(t)er ex cathedrâle une individuité déclarée farouche en se flattulant le moimoimoi dans un tintamarre soleillitaire ? ce longrand tour d’y voir la gueule que ça prend quand ça vous œuvre dans le tréfonds ?… Il est comme ça de ces rabots électriques qui vous travaillent les nerfs en vous coïtant la tête dans un pululement* plus enchanteur qu’un soupir de sirène.

(Escolo PANDRIA, Les flâneries d’un coursepatte)


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* Fait mot-valise avec « ululement », donc un seul l (càd 2 au lieu de 3). On ne se corrigera donc jamais… De toute façon, avec ce fichu blog, traversée d’un désert sans limite, ce sera toujours comme ça… Allons, encore un petit effort avant de s’arrêter pour de bon.