LA MUSE AMÈRE
Mâtine d’amour et de haine,
Mon âme est comme un diamant
Plongé dans l’eau d’une fontaine
Par le désir de mon amant.
Maîtresse ainsi de son silence,
Reine d’un empire incertain,
Je visite son indolence
Pour mûrir son vers enfantin.
Souvent, du fond des nuits sans lune,
J’utilise son infortune
Pour lui dicter ce que j’écris ;
Et, pour ranimer son marasme,
J’ajoute au rire du mépris
L’aigreur féroce du sarcasme !