ELLE
(Travail de Mémoire)
L’eau claire avec le sel des larmes de l’enfance
Blancheur nue au soleil l’assaut des corps de femme
À cru la soie aux flots portée Elle oriflamme
Où fleurit un ammi qu’une semelle offense
Ébat d’anges spectral le coulis d’air en marche
Cris d’or frais sauroraux au chiasme sourd Elle
Sombre avant la nuit claire où sa couche rebelle
Ombre de ses draps d’or l’eau saline sous l’arche
Et l’œil humide pompe à l’Olympe limpide
L’eau tiède au fond du cœur la pâleur insipide
Lavant sa robe bleue où valsent les ombelles
Fourmillement lent d’eau lasse Elle pleure comme
La mémoire infantile aux miroirs infidèles
Pour voir naître l’aube et vivre la mort de l’homme
LUI
Il faut lire en fermant les yeux
Chaque mot éprouvé qui sonne
Rebelle au sens et mélodieux
Et puis le sens alors rayonne
Ce qui t’échappe s’en revient
Boomerang faute de mémoire
Pour retrouver ce presque rien
Qui te comblait dans la nuit noire
Et dans l’art du demi-sommeil
Vêtu du plus simple appareil
Tu vibres au vent du silence
Plus rien n’existe tu revois
Et revis la même séquence
L’écho tu de ta propre voix