LES VIEILLES CHÂTELAINES
Régnant parmi les ors, les quartz, les porcelaines,
La panse bien remplie, un pot de nuit banal,
Reliquaire indécent des vieilles châtelaines,
Courbe ses flancs honteux sur l’acajou royal.
Ainsi devine-t-on dans les splendeurs hautaines
L’âcre démangeaison d’un plaisir uréthral
Jaillir spumeusement en moiteurs puritaines
Des dentelles qu’on lève au lever sépulcral.
Dans cet écartement de cuisses décharnées,
Elles rêvent alors à leurs jeunes années
En palpant de leurs plis les atroces tiédeurs,
Tant la chose leur semble une faute à cet âge,
Qu’il leur faille toujours des sublimes hideurs
Perpétuer l’horreur par un vain tripotage.
(Cahier Labarrière, 1870 < 02 1871)