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lundi 9 novembre 2020

GRINÇAGE

Action consistant à « croaisser » (simuler le cri du corbeau ou de la grenouille en rinçant un verre, de la vaisselle, avec les doigts). 


  Le monde a plus à voir avec un gros cul comme le mien qu’avec une idée qu’on se ferait du pourquoi-mais-non-enfin-vous-pensez-ah-bon-donc-ainsi-sinon-quoi, pour rester bouche bée devant le gros trou incorporel du vide… Ô mystère adoré, coqueliche de nos fétiches !… Le gros cul de Dieu, ah ah ah ! ça serait plutôt une idée qui me plaît, tu vois ? Non mais tu vois ça, un peu ? un gros cul qui nous pète à la gueule… C'est parfois ce qui arrive, non ? Et ça c'est pas un pet sur une toile cirée : ça s'incruste, ça fait mal et ça remet ça… On la retient l'odeur de Dieu, hein Mario ?… Tu vas faire tous les verres comme ça ?… C'est vrai, quoi : ce qui compte c'est nous ! C'est la toile cirée… pas le pet !… Bon allez, Mario, quoi ! remets-nous ça un peu au lieu de croaisser, maintenant que c'est propre. Comme ça, tu pourras continuer ton grinçage après, pendant que je cause… pour faire semblant de comprendre !

(Margerie LAPOISSE, Médits zincarnés)

mercredi 4 novembre 2020

HALLUCINÉMATION

Perception psychosensorielle élaborée, mais sans objet réel, semblable au déroulement d’un film. 


   Laisser monter cette torpeur du ventre. Une presque force. Comme une langueur non plus sourde mais devenue sensible par l’insistance accrue de son emprise ; presque force donnée de mourir à soi avec la lenteur amoureuse d'un enfantement sans douleur. Une presque absence. Puis, d’un coup, fracas hallucidogène de la mer en un débordement d’écume : hallucidité gerboyante avec autorité soudaine de l’orgasme libératoire !
   Et bientôt c’est une projection animée qui s’impose indéfiniment. Soit ! que je m’y vautre avec l’habileté de l’esthète. Alors je m’installe dans cette hallucinémation faite d’ininterruptions successives, suite d’images sans nom, d’éclairs vibrants et d’enfoncées troublillonnantes où je retrouve des paysages fuyants à explorer, héroïquement seul, sans autre intrigue que leur déroulement même, pour me voir entraîné puis déterminé par cette absence lumineuse si pleine d’intensité. Distension d’un jour fait nuit pour me voir comme jamais, qui révèle l’épaisseur d’une aventure sans cesse inédite.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)

mardi 16 juin 2020

INTÉPIDITÉ

INTÉPIDITÉ "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith) Suréna Corneille

Hardiesse contenue.


EURYCIDE.
Seigneur, faut-il aussi que j'oste ma culotte ?

GEMAYEUR.
Point tant de nuldité qu'un vil desir pelote,
Et différencions culotté de gonflé.
Avez-vous seulement l'entrecuisse étoffé
Qu'il dote ainsi ce dont vous voulez vous démettre ?
Il faut, par volupté, du cœur demeurer maistre,
Et gérer à propos un desordre imminent
En l'habillant toûjours d'un desir lancinant.
L'héroïsme n'est plus marque d'un grand courage
Dés lors qu'il est guidé par la fievre & la rage.
Préférons le calcul & l'intépidité
Au stérile fracas de cette nuldité.
L'effeüillage sied mal à l'ame exacerbée
Qu'enflâme un doux secret à l'ardeur inhibée.
Rhabillez-vous, Madame, & faites-nous valoir
Ces tresors délaissez que vous nous fistes voir.

(Légitimus CŒURNŒIL, Eurycide)

jeudi 11 juin 2020

JUPÈTE

JUPÈTE "Arabécédesque" (Olivier GOLDSMITH)


Vêtement féminin d’une seule pièce enserrant la taille et taillé avec une grande économie de tissu.


Je voy que ma jupete en secret vous excite
Et que, d'un fier semblant exaltant mon merite,
Ma Cambrure, attentive à capturer vos yeux,
D'un cœur indifferent a sçeû trahir les vœux.

(Jean-Rachid de CRAMPISTON, Les ficelles de Nathalie)

mardi 2 juin 2020

LASCIVITUDE

Démotivation amoureuse.


Poursuivant son désir dans sa lascivitude
Elle aimait à gésir les soirs brûlants d’été,
Soleil couchant figé d’exquise incertitude
Pour donner au jour feu des airs d’éternité.


samedi 23 mai 2020

MOTOCYCLITORISME

Pratique érotisée du deux-roues motorisé en tirant intimement parti des trépidations employées à cet usage.


  Long va-et-vient de l'ouvrier transistorisé sur sa lisse moisée appendu l'entrefesse offert à la caresse du vigoureux métal que la salopète enserre intimement tandis que le mouvement du bras opère un finale à la règle sur la corniche alvéolisée l'autre main à l'écoperche maintenue très précisément au-dessus du nœud.
  Passage en pétarade d'un motocycle anglosaxe dézippant intégralement la rue ainsi appropriée tandis que son geste s'affirme : tansad brrrrrrooouuuummm motocyclitorisme piaffe à coups de piston monocylindrique quatre temps si bielle chahutant à couine ressorts sur la poupe enveloppée vibre et tremble ainsi conçu du coccyx au bréchet qu'il s'érecte et s'agite soudain.
  Coui coui dit le cul posé vrac dont la forme s'alourde aux penchées de la selle où les deux mains osées s'aventurent soudain.
  « Où vous ai-je touché ? » déclare-t-elle prudemment casque bas comme pour voiler quoique incomplètement une gêne obscurément précieuse.
  Et devant tant de silence accumulé : « Qu'à cela ne tienne je ne vous lâcherai plus que vous n'ayez achevé votre ouvrage »...
  Du tranchant de la truelle il se redresse enfin les mains innocentes et pleines : il a sur le visage la beauté de ceux qu'une tâche admirable distingue du vulgaire.

(Samuel MORDOGUE, Multiclap)

samedi 9 mai 2020

NYMPHONOMANITOPÉE

Manifestation orale, pseudo-langage observé parfois dans la fureur utérine.


Aprètension

Oooouvv youvvvs xvstvv wvv
ovxzotzzzstrooouummn wwrsséumrrrrmeüvv qqq
svvvssst xoomxvvvmtreuvvvv wwzmsss wwwww
hhh huhuhuu hummmm sssxseümz zzzz zryrt trzrrv
vporqqqq zzz svft révéoüvvvr qurrr oüsv réuzorsvv
vmurmm viiitittt rrrésrstryooovvmooovmmmm
som zutoümoümmm rv pzrrr oüzzz xoümm xoümm
xom trzzzrmnn tvv oüryyeürrrr zztrrxvv yzoüzmvtt
pvvrr péteuvoo wumvvv womrmzzz tromnn aoozzo
ouorrz ouu tzzzm tôttt tootôt uruussstré urustrzzrrt
wzms uum quuu uzussvvt yrmzrrv zzmss szz vomm
vvvvv weüpssssst vm troüvv trépr vzzzstroommm sroïq
quv vt pzzchtr chtrr trvrmm rmyrzmozyovv ooëüxsv


AGOUTENSION

Ylfeh xehg we l'exzlgzgilmm mmmmmmhh
wihhémimée mmjfi hehg xlmxemgiée wzmh fffm
hxhémz ziigiiziiie klfi he iéééléi jfi llllhe iézlihe
emfiiimchll eug iiiéhihguilememmg gghlm mmm
zfglmlmiiié kziiilzzz chlmgiziiimge liyéizgiiixe
iiizlzmxememmmg iieglfimememmmg
kéiikégfelch chffme chlmiimzxgiilm
lzzz mmmzzzz flihh lffch güiizmgôgue glfii glfihh
fifhgié fifhgiziiig fifhgiizmhe womh fm chmofff
jef fzfhhememmg iimziiie zmhh hzzz elllmgé
weeeww wékzhhememmg emgiie
giékiwzgilm héilijfehh eeeg gmiamm
kzggeiim iiiméiizmlziile weee exhexxxx


APARLTENSION

Blfeh ehgèd l'ecalgagilm dihhémié, jfi h'ehg clmcemgié, damh fm hchma aïbigiaye klfi he iéééléi, jfi lhe iéalihe fim egg, eeeeggg iiiéhihgiblememmggg ! hlm afglmlmii kê la clmgièiimge liibléiagiice, balammemmg iieglfimmemmg kéikégfellaçiii, ô ! ô ! ô ! d'fme dlmimacgilm flihh lfft gammgôgue ! glfi-glfi ! fifhgié fifhgièggg fifhgiammmhe, damh fm jef fafhhememmg bimaii, damh haaa elllmgé…


GLOZ

le tou sé pa ke tu dépace tou lé mo
sé tou lé mo san ze pour dépacer la geste
sé tou lé mo tu pour la langue sur le vif
le poéte sé sa ninfonomanitopé
la portanse dé mo pour soutenir le cor

(Marine POUPIDOUX, Le fromage de Démocrite)

lundi 27 avril 2020

ORGÂME

Siège supposé immatériel des voluptés amoureuses.


  Ce péché de la chair penaude qui, s’en défendant, sursaute et se dilacère dans la perspective des « PST » ! (Prestations Sexuelles Tarifées) Jouir en douce pour ronger délicieusement son mors dans un pantellement éloquent. Non point tant douleur cuissante que cinglon moiti de honte fournissant son lolo de tépidorrhée à la bouche qui le réclame dans une enivresse adverbaveuse dont elle abuserait autrement davantage si seulement elle le pouvait hennir au grand jour. Ô scatologie des abus de langage, concavitation voûtrée traduisant l’intime de mes indispositions pérennes !

                              Mots de chair confinés dans mon corps de pucelle :
                              Quels autres mots sinon pour aller à la selle ?...

  Je gisais donc, ventre en feu et l'âme en peine, l'orgâme gouvernant en tapinois mes fluxions amouventureuses ; m'abandonnais au brouhaha sournois du remords sans autre objet que cette gêne confuse me bouleberçant l'appareil digestif de fond en comble.

(Aimée VALSORD, Journal intime d’une religieuse égogénitale)

lundi 13 avril 2020

PRÉLIMINABLE

Engagement démobilisateur d’un consensus érotique.


  Préliminables. Chair à cochon. Porchérie. Aimimer. Désert d'accouplissement. Satiabilité, sassiettée, rassassiettée. Se débarrassasier, ressasser. Conte de fées qui tourne au court bouillon, sang tiré. Aimattiser, aimaginer, amour vrai, faux amour, amour fauve, amour amer, amours feintes et défuntes amours. Nuptinialisation, nuptinitialement désérotique à aimétiser. Ne rien garder. En cela nudité plus pratique. Nutilité, nuldité. Vide au bide, en plein dans le vide. Oxymorne, sexymore. Chercher à combler quoi. Ce qui manque, à s'en revêtir, à combler autrement, qui habite et occupe. Accaparure. L'autre bouffe, non plus la bouffe de l'autre mais celle qui vous mange. L'amour se doit d'être inespéré sinon zéro tison.

(Excelsus PORNOVIANDA, Ellipso factice)

jeudi 2 avril 2020

RÊVASER

Croupir nonchalamment dans la perspective de quelque issue prometteuse dont l’objet vague s’impose à mesure de son indétermination.


Mol du désir d’eaux boueuses
Le corps enduit d’or brûlant
Bien lisse corps bruisselant
Dans ses rondeurs onctueuses

Corps tout vêtu d’autre peau
Pour rêvaser l’esprit tendre
S’improviser sans scaphandre
Plongeur songeur en sale eau

Marsouillon bien dégueulasse
Pour catir ses seins saillis
Et les flancs de sa cuirasse

Fleurant l’or et le cambouis
Il conquiert l’ombre céleste
Qu’un noyau d’étoile empeste


(Apollon KLOSTROGNIAMENTALK, Sonnepténaires)

mardi 24 mars 2020

SALISSER

Prolonger un état d'excitation en entretenant de mauvaises pensées.


Malisse salissée au songe sans mensonge
Songeuse sans sommeil d'éveils si dépravants
Elle prolonge ainsi la fièvre qui la ronge
Glissant de rêve en rêve en délisses savants

(Corentin ROQUIGNOL, Toudalisse)

mercredi 18 mars 2020

TURGÉRECTION

Raideur pénienne involontaire et embarrassante.


ALICE, s'arrêtant net au pas de la porte. – Oh ! mon Dieu !
DUGRIVAL, se mettant en biais et dissimulant tant bien que mal le bas de sa chemise sans vouloir y paraître. – Ah ! madame, justement… permettez-moi…
ALICE, louchant malgré elle sur la turgérection de Dugrival. – Ah ! monsieur, je ne consens point à vous entendre.
DUGRIVAL. – Mais je n'ai encore rien dit !
ALICE. – Pardi ! vous êtes bien assez convaincant comme ça pour se passer de vos commentaires.
DUGRIVAL. – Les habitudes matinales, vous savez…
ALICE. – Mais je ne sais rien du tout, monsieur ! Épargnez-moi vos gauloiseries ! C'est insupportable, à la fin !… Et puis on pourrait venir !…
DUGRIVAL. – Vous êtes bien là, vous !
ALICE. – Ah ! ça c'est un comble !
DUGRIVAL. – Et puis la fatigue, avec cette chaleur… c'est typique.
ALICE. – Mais c'est monstrueux !… Satyre ! Apache !… Nervi !
DUGRIVAL, outré. – Oh ! je vous en prie, c’est assez dur comme ça !… Enfin je veux dire…
ALICE. – Pinocchioïde !
DUGRIVAL, humilié. – Oh ! non… (Il se ressaisit.) Et puis zut, à la fin ! je n'y suis pour rien, moi… Vous n'aviez qu'à ne pas entrer ! Vous auriez pu frapper, au moins !
ALICE. – Mais, cher monsieur, j'étais à mille lieues de penser que vous fussiez là, et surtout que vous en fussiez là !… Vous êtes un malade !
DUGRIVAL – « Fussiez, fussiez »… Mais je me porte très bien, madame : je suis en parfaite santé !
ALICE. – Oui oui… je vois !
DUGRIVAL. – Eh bien vous n’avez qu’à ne pas voir, voilà !…
ALICE. – Oui oui… Mais tout de même, permettez-moi...
DUGRIVAL. – Ah ! non, non, non, non, non, non, non, non et non !… Ou plutôt si !… Enfin je ne sais plus, moi !… Et maintenant permettez-moi…(Faute d’issue autre que la porte d’entrée où se tient Alice, il fait mine de vouloir se retirer pour signifier son intention.) Permettez-moi… (À la cantonade.) Oh là, là, là, là ! la guigne !
ALICE. – Quoi encore ?
DUGRIVAL, à la cantonade. – Elle va encore me guigner longtemps comme ça ? (Il se trouve un prétexte en dansant sur ses jambes.) J'ai envie de faire pipi : là !… (Il grimace.) C'est l'émotion…
ALICE. – Vous régressez, mon cher.
DUGRIVAL. – Mon vase ! Il me faut mon vase… je ne peux pas l'attraper… j'ai les mains prises !

(Georges FLOODEAU, La main au panier)