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lundi 11 septembre 2017

GASTRICTION

Resserrement de l'estomac.


Fermer le corps pour mieux se nourrir de soi-même ;
Cesser brutalement, dans la gastriction,
De pourrir d'exister par obligation
Pour en rêver d'air pur jusqu'à devenir blême.

(Mathieu FRÉGLISSE, Maniaquina)

dimanche 10 septembre 2017

HÉLIUMILITÉ

Sentiment détaché de son insignifiance.


Héliumilité, sphère de nos transports,
Ton ingénullité sera notre nacelle,
Que nous allions sans nous où rien ne nous appelle
À nous abstraire ainsi des contraintes du corps.

(Amandin CAUSTARE de BAITONS, Hélifast ou Les usages de la sustentation)

samedi 9 septembre 2017

INDÉTERMINUS

"Indéterminus" Arabécédesque (Olivier Goldsmith)
Photo Marie Claret (Facebook)


Destination incertaine, terme improbable d'un voyage.


voyager debout

transformer la parole
en promesse d'ouragan

train-train chaoteur de déluge
l'impatience de l'indéterminus
pour y creuser mon tourbillon

(Crinolines)


"Indéterminus" "Crinolines, avec une muselière" https://arabecedesque.blogspot.com

dimanche 3 septembre 2017

LIVIDUITÉ

État d'abattement extrême suite à la perte d'un être cher.● Conduite nécromimique adoptée lors de cette période.


    Dans ma lividuité filante, à filer le fil morne de mes jours, j'envisageai tout un champ obscur de vies imaginaires sitôt laminées par des rêves évanouis avec la férocité de l’inéluctable pour m’implaccabler d'un impossible repos de qui pût être mort sans l'être tout à fait.
   Quant à ces nuits rigides et sans sommeil durant lesquelles je contrefaisais l'immobilité définitive, je n'y parvenais pas plus à trouver ce répit que seule la mort irremplaçable délivre à toute âme douloureusement lasse sur le point de succomber aux atteintes du pur bonheur.

(Edgar ALLWIN-GRANGUIGNON, Histoires à dormir debout en bout)

jeudi 31 août 2017

MOUVRANT

Qui s'agite en un dernier sursaut.


Point d’orgue irrésolu d'immortelle lenteur
Dont l’esprit pénétrant nous hante et nous tourmente ;
Insensible frisson d'une flamme mouvrante
Délivrant entêtant un mensonge enchanteur…


"Mouvrant" Charles Baudelaire, portrait (Carjat 1861) "arabécedesque, olivier Goldsmith"

jeudi 10 août 2017

NUAGITATION

"Nuagitation" Baudelaire "olivier goldsmith" https://arabecedesque.blogspot.com


Ample mouvement des nébulosités célestes.


D'où viens-tu, étrange étranger ? Dis-moi : quel est ton pays ?
Il y a belle lurette que j'ai oublié le nom de ce lieu que vous prétendez être mien.
Mais ta famille, tes amitiés, tes amours ?
Vous usez là de termes qui ont le même effet sur moi que des gouttes d'eau sur les ailes d'un canard.
Mais la beauté existe-t-elle au moins pour toi ?
Oui, mais si décevante pour être à ce point imparfaite dès lors qu'il me prend de la contempler.
Et l'or ?
J'adore ! ainsi que toutes les richesses palpables qui me sont luxe et volupté, pour en façonner mille et une choses merveilleusement inutiles qui me fassent oublier le plomb que l'on mêle à l'étain des rêves sans frontières.
Que viens-tu donc faire dans ce blog tarabesquissé, étrange étranger, dans ce blog éphémère et vaporeux si tout te messied à ce point ?
Attarder sur vos têtes la foranité de mes nuagitations orageuses, avec un large sourire d'ange maudit qui ne ressemble à rien de tout ce que vous pouvez me demander de connaître.

NUAGITATION Charles Baudelaire, "olivier goldsmith, Arabécédesque"

mardi 8 août 2017

OUTRANFIER

[èr]

Démesurément immodeste.


   Plus tard enfin je serai morte dans mon habit de nuit, idéambullant outranfière dans ma somptueuse résignature pour me blanceindre close dans cette métaphantorme soliterrante de ma pérennité.

(Mélisa LESCARNEAU, Blakoyoma express)

jeudi 27 juillet 2017

RAMOLLOSSE

Gros chien de garde beaucoup moins méchant qu'il ne paraît.



Le Ramollosse & son Maistre


Parmy certains gros Chiens qu'on peut justement craindre,
               Il en est de tres-malheureux
               Qui n'aiment pas estre hargneux.
Ainsi ce Dogue noir que nul n'oseroit plaindre.
Ce Ramollosse estoit assez terrifiant,
               Et plus il vouloit estre aimable,
               Plus son Maistre, homme abominable
               En dépit d'un aspect riant,
Luy donnoit du baston, du pied ou de la pierre,
Comme s'il eust voulu le réduire en poussiere
Pour luy donner le goust de son méchant employ.

Mais le Dogue toûjours larmoyoit plein d'effroy.
Son Maistre alors fut pris d’une ire peu commune :
              Je feray de toy mon Psittbull,
              Aboya-t-il un peu maboul
Au Chien qui gemissoit de crainte & d'infortune.
Un jour, plus furieux qu'un troupeau de roquets,
Il voulut le punir d'estre si peu mauvais ;
Mais plus le Maistre estoit en humeur détestable,
Plus le Dogue poussoit sa plainte lamentable.
Il frappa tant la Beste à ces cris éperdus,
Et si férocement qu'on ne l'entendit plus.

Nul n'est jamais, helas ! ce qu'il laisse paroistre :
Si le Dogue a fort peu le don d'estre touchant,
       Un écriteau signalant Chien méchant
              En dit bien plus long sur le Maistre.

(Jean LAFONTENERRE, Fâbleries)

lundi 24 juillet 2017

STRESPIRATION

Suffocation d’origine anxieuse.


   Ventre déjà figé dans sa brûlure, gonflé comme au seuil de la pourriture. Stentoration muette et précipiteuse. Frissonnements subits avec des pointes d’horreur convulsive dans la crainte panique d’une rigidité permanente. Le cœur bondit dans la poitrine comme pour s'échapper des limites du corps. 
   Sentiment d'incomplétude percutante martelant en l'exaltant un désir culminant mais indistinct dans une gerbe d’étincelles. Réaction de tout l'être à cette velléité fugitive, étincelante dans l'esprit : douleur blanche.
    Inspiration : quête brûlante dans l’urgence de toute réplétion.
   Expiration : volonté d’anéantir toute gêne en l’expulsant par l'action supposée d'une volupté imaginaire.
    Strespiration : bouleversement singultueux d'un enthousiasme désespéré.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)

samedi 22 juillet 2017

TURLUTANNER

Tarabuster avec une sempiternelle ritournelle.


   On ne sait jamais. On ne peut pas savoir. On a beau demander, se demander, on n'en sait rien. Tout ce qu'on veut nous apprendre ne nous aide en rien. Les mots cognent dans notre tête à n'y plus suffire, comme inaptes à signifier autre chose qu'eux-mêmes. Alors c'est pour ça qu'on reste des enfants. Être adulte c'est ça, enfant retourné contre soi-même. Alors on turlutanne, jusqu'à l'épuisement appété de notre incompétence sans jamais y parvenir dans cette incapassivité turbulutannante. On voudrait aller plus loin. Pouvoir aller voir juste pour voir, fût-ce même sans le savoir. S’aventurlutanner, rencontrer de l'encore pour y avanturlutanner où l'on n'est pas encore. Ce qu'on est, le temps d'y être, quitte à le réinventurlutanner, à le plier aux exigences piaffantes de nos inassouvissicitudes.

(Stentor BRUIQUENERF, L’enfluance)

jeudi 20 juillet 2017

VILLÉGIATURNE

VILLÉGIATURNE La Maison "Joujou", HONFLEUR. https://arabecedesque.blogspot.com

Maison "Joujou", quartier du Neubourg, HONFLEUR.



Mauvais lieu de séjour.


Je suis une mansarde où nul jour ne pénètre,
Villégiaturne obscure, humide, sans standing.
Ton aiguille est toujours sur Spleen, vieux baromètre !
Joujou cassé, j'ai l'air d'un pingouin en smoking.

La mer a reculé bien loin de ma fenêtre,
Et, n'ayant plus dès lors pour grève qu'un camping,
Je ressemble, engoncé comme pour disparaître,
Au phare du Butin noyé dans son parking.


VILLÉGIATURNE,  Baudelaire (Honfleur, Maison-Joujou), "Arabécédesque", Olivier Goldsmith