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mercredi 27 décembre 2017

BROCHIURE

● Opuscule, plaquette, le plus souvent de poésie personnelle, imprimée à compte d'auteur.


   Cher ami, j'ai reçu la brochiure d'André Braudier. Que dois-je faire ? Je ne vois rien là d'exploitable (pour user de votre jargon) ; rien qui puisse intéresser qui que ce soit si ce n'est la crédulité de leur auteur à en espérer autre chose que satisfaction personnelle. Sachons qui nous sommes réellement et ce que nous voulons. Autant que l'on persiste, que ce soit en connaissance de cause.
   Ce vers cependant : « Les élytres en vain opposent leurs écailles »… Mais encore une fois que faire, tant il est vrai que les vers sortis de leur contexte ont un charme particulier qui les porte au-delà de leur réel mérite ? La poësie, me direz-vous, n’est-elle pas justement cette faculté surprenante des mots de prendre cette importance qu’ils n’ont pas autrement ?
   Que dire à votre Braudier qui doit être bien satisfait de son œuvre pour vouloir faire circuler cela en dehors du cercle des amis ou de la famille ? Lui suggérer de faire un recueil de monostiches ? Il en serait bien capable et nous serions à nouveau dans l'embarras de lui donner réponse et d'avoir à mentir sans avoir à le faire. Je n'ai jamais été bien courageux pour ces sortes de choses-là. À tout hazard, je vous retourne la brochiure avec ma lettre.
   Mes hommages à votre Mère.

BROCHIURE, (Ch.Baudelaire) "Arabécédesque, olivier Goldsmith"


● Lecture de garde-robe.


   Piles de revues pipolluisantes… feuillées monégogasques... cardachiasse entassée… Paperasse à potasser à pleines liasses… Toute la pipirazzia du grand luxe éphémère déballé dans l'indiscrète intimité des blancs plafonniers… Ouverture en courant d'air sur le monde… Papier trop glacé pour… Se frayer un passage parmi toute cette brochiure de salle d'attente périodiquement renouvelée pour se libérer à toutes fesses en s'encombrant l'âme par l'autre bout…

(Fernand BARDAMNÉ, Corps caverneux)

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