Dont la blancheur des cimes se confond intimement à celle d’un ciel vaporeux.
Mon cher Lionel,
Cela fait bien longtemps que nous nous sommes rencontrés. Vous étiez ivre, il me semble, et pas seulement des hauteurs (ou tout au moins le laissiez-vous paraître, ce qui, bien entendu, revient au même).
Êtes-vous donc enfin revenu de vos fichues montagnes, et passerez-vous à Honfleur ? Sinon quand abandonnerez-vous vos sommets nueigeux, ces stupides immaccumulations de blanche mort et de côtes raides, pour si bien vous aveugler de leur triste néant ? Il est grand temps pour vous de changer d’ivresse, croyez-m’en ! Et puis cela sent trop le facinutile naufrage, non ? ce goût de nulle part, ce flot figé des pentes glacées pour mieux vous détourner du monde. Et vous savez que je partage votre point de vue sur la question. Vous qui pourtant aimez le mouvement, vraiment je ne vous comprends pas, moi qui vous écris d'ici, col relevé quand il arrive parfois que le vent se lève et que, délicélestement, la nature se fâche, ― à se sentir vivant pour de bon !