Pratique érotisante de la soûlographie.
Bibine pour alcoolve en nuisances féconde,
Qu'on va boire au lieu dit Chez les deux bonnes sœurs ;
Qui nous fusille un peu chaque fois, brune ou blonde,
Et nous rive aux ruisseaux des mornes sexueurs.
Photo Pascal Juif |
Pâte alimentaire surcuite.
Non seulement Jeanine arborait joliment une couperose qui animait en les rehaussant les traits épais de son visage rustique de la spontanéité conviviale d'une nature généreuse au caractère bien trempé, mais, ce jour-là, elle était parvenue non sans mal à enfiler une mini-jupe de ses débuts qui, plus que jamais, la boudinait à ravir.« On va faire du sexe, un peu ? » me lança-t-elle alors biaisement en prenant ses grands airs gorlogresseux de Barbara Lamousse de jadis et de foire, avec clin d'œil fatalement idoine pour tenter de m'échaudassaisonner.Mais, devant mon expression jusque là muette d’une perplexité mal dissimulée pour se charger bientôt d’une touche improbative si criante que j’alibiaisai transitivement quelque désir prompt d’aller casser une petite croûte, elle me fit face en me vomissant deux ou trois insanités quant à mes capacités masculbuteuses, et comme si c'était vraiment le moment de faire ça, de « casser une croûte » fût-elle petite à une heure pareille.Je lui rétorquai à tort et à raison qu'il n'y avait pas plus d'heures pour faire ce qu'elle me proposait de faire avec elle que pour faire ce que je me proposais de faire avec ou sans elle. Je peux très bien casser la croûte n'importe quand à condition de ne pas avaler n'importe quoi, et pourvu que je fasse de l'exercice. Et c'est là-dessus qu'elle a eu le dernier mot.« Alors, en attendant de faire de l’exercice, allons bouffer un peu, qu'elle me lâcha d'amour lasse, puisque c'est ça qui te branche ! Je vais te faire des nouilles : ça te redonnera du volume ! »Pâlissant au mou mot de nouille tandis qu’elle m'entraînait chez elle, je tentai de la convaincre d'y faire autre chose sans autre transition, en dépit de mes lacunes planculbuteuses, compte tenu de mon peu d'appétence pour ses franchenouillardes maison susceptibles d'attenter à la délicatesse sereine et chèrement entretenue de ma tripe.
(Patrick DARMOU, Le fauve est lâche)
Action consistant à « croaisser » (simuler le cri du corbeau ou de la grenouille en rinçant un verre, de la vaisselle, avec les doigts).
Le monde a plus à voir avec un gros cul comme le mien qu’avec une idée qu’on se ferait du pourquoi-mais-non-enfin-vous-pensez-ah-bon-donc-ainsi-sinon-quoi, pour rester bouche bée devant le gros trou incorporel du vide… Ô mystère adoré, coqueliche de nos fétiches !… Le gros cul de Dieu, ah ah ah ! ça serait plutôt une idée qui me plaît, tu vois ? Non mais tu vois ça, un peu ? un gros cul qui nous pète à la gueule… C'est parfois ce qui arrive, non ? Et ça c'est pas un pet sur une toile cirée : ça s'incruste, ça fait mal et ça remet ça… On la retient l'odeur de Dieu, hein Mario ?… Tu vas faire tous les verres comme ça ?… C'est vrai, quoi : ce qui compte c'est nous ! C'est la toile cirée… pas le pet !… Bon allez, Mario, quoi ! remets-nous ça un peu au lieu de croaisser, maintenant que c'est propre. Comme ça, tu pourras continuer ton grinçage après, pendant que je cause… pour faire semblant de comprendre !
(Margerie LAPOISSE, Médits zincarnés)