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vendredi 11 décembre 2020

BRUILLER

Miroiter en produisant un effet sonore caractéristique.


Le cuir et le métal, cauchemars de plaisir,
Déferlaient et bruillaient sur ses bras, son échine,
Et son fard empourprait cette obscure machine,
Insolennellement au soleil du désir.

BRUILLER  Arabécédesque (Olivier Goldsmith)


mardi 8 décembre 2020

CHARMEMENT

Potentiel de séduction irrésistible.


L'innocence toûjours a tout à redouter
D'un fatal Charmement à si bien l'exploiter. 
J'aimerois vous haïr de vous aimer, Madame,
Tant vostre omnipresence entretient une flâme
Qui m’oxide les nerfs, & qui, pour seul profit
Consumant mes boyaux, me flingue sans répit ;
Car vostre Look d'enfer en dépit de mes craintes
Me pousse à desirer d'en souffrir les atteintes.
A scooter, à roller, en silence, à grands bruits,
Partout je vous retrouve & partout je vous fuis.

(Jean-Rachid de CRAMPISTON, Scaphedre)

lundi 23 novembre 2020

DÉLICÉLESTEMENT

Pascal Juif (arabécédesque)
Photo Pascal Juif


Tournant à l’orage pour le plus grand plaisir. → NUEIGEUX● Avec l'infinie volupté des sentiments coupables délivrés pour un temps de tout remords dont le caractère inéluctable nourrit en permanence l'intensité de la jouissance.


Tandis que l'horizon plein de feintes froideurs 
Crache comme un volcan ses sanglantes ardeurs, 
J'ai peine à contenir ce que mon cœur réprouve. 

Nul ne s'y tromperait : l'air est doux comme un sein 
Délicélestement lourd, palpable, malsain,
Et l'odeur de la nuit avance à pas de louve.

DÉLICÉLESTEMENT, Baudelaire "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith)

mardi 17 novembre 2020

ÉLASTICOT

Franchenouillarde à la mastication.


Longtemps j'eus appétit des grands yeux verts de Berthe
Malgré sa taille épaisse et ses quatre chicots,
Jusqu'au jour où je vis, grouillant sur la desserte
A mon intention, un plat d'élasticots
Dont la sauce semblait couleur des yeux de Berthe.

"élasticot" Arabécédesque BAUDELAIRE (Olivier Goldsmith)

lundi 16 novembre 2020

FRANCHENOUILLARDE

Blogger.com Arabécédesque GALLIMARD "Franchenouillarde" (Olivier Goldsmith)


Pâte alimentaire surcuite. 


  Non seulement Jeanine arborait joliment une couperose qui animait en les rehaussant les traits épais de son visage rustique de la spontanéité conviviale d'une nature généreuse au caractère bien trempé, mais, ce jour-là, elle était parvenue non sans mal à enfiler une mini-jupe de ses débuts qui, plus que jamais, la boudinait à ravir. 
  « On va faire du sexe, un peu ? » me lança-t-elle alors biaisement en prenant ses grands airs gorlogresseux de Barbara Lamousse de jadis et de foire, avec clin d'œil fatalement idoine pour tenter de m'échaudassaisonner. 
  Mais, devant mon expression jusque là muette d’une perplexité mal dissimulée pour se charger bientôt d’une touche improbative si criante que j’alibiaisai transitivement quelque désir prompt d’aller casser une petite croûte, elle me fit face en me vomissant deux ou trois insanités quant à mes capacités masculbuteuses, et comme si c'était vraiment le moment de faire ça, de « casser une croûte » fût-elle petite à une heure pareille. 
  Je lui rétorquai à tort et à raison qu'il n'y avait pas plus d'heures pour faire ce qu'elle me proposait de faire avec elle que pour faire ce que je me proposais de faire avec ou sans elle. Je peux très bien casser la croûte n'importe quand à condition de ne pas avaler n'importe quoi, et pourvu que je fasse de l'exercice. Et c'est là-dessus qu'elle a eu le dernier mot. 
  « Alors, en attendant de faire de l’exercice, allons bouffer un peu, qu'elle me lâcha d'amour lasse, puisque c'est ça qui te branche ! Je vais te faire des nouilles : ça te redonnera du volume ! » 
  Pâlissant au mou mot de nouille tandis qu’elle m'entraînait chez elle, je tentai de la convaincre d'y faire autre chose sans autre transition, en dépit de mes lacunes planculbuteuses, compte tenu de mon peu d'appétence pour ses franchenouillardes maison susceptibles d'attenter à la délicatesse sereine et chèrement entretenue de ma tripe.

(Patrick DARMOU, Le fauve est lâche)

lundi 9 novembre 2020

GRINÇAGE

Action consistant à « croaisser » (simuler le cri du corbeau ou de la grenouille en rinçant un verre, de la vaisselle, avec les doigts). 


  Le monde a plus à voir avec un gros cul comme le mien qu’avec une idée qu’on se ferait du pourquoi-mais-non-enfin-vous-pensez-ah-bon-donc-ainsi-sinon-quoi, pour rester bouche bée devant le gros trou incorporel du vide… Ô mystère adoré, coqueliche de nos fétiches !… Le gros cul de Dieu, ah ah ah ! ça serait plutôt une idée qui me plaît, tu vois ? Non mais tu vois ça, un peu ? un gros cul qui nous pète à la gueule… C'est parfois ce qui arrive, non ? Et ça c'est pas un pet sur une toile cirée : ça s'incruste, ça fait mal et ça remet ça… On la retient l'odeur de Dieu, hein Mario ?… Tu vas faire tous les verres comme ça ?… C'est vrai, quoi : ce qui compte c'est nous ! C'est la toile cirée… pas le pet !… Bon allez, Mario, quoi ! remets-nous ça un peu au lieu de croaisser, maintenant que c'est propre. Comme ça, tu pourras continuer ton grinçage après, pendant que je cause… pour faire semblant de comprendre !

(Margerie LAPOISSE, Médits zincarnés)

mercredi 4 novembre 2020

HALLUCINÉMATION

Perception psychosensorielle élaborée, mais sans objet réel, semblable au déroulement d’un film. 


   Laisser monter cette torpeur du ventre. Une presque force. Comme une langueur non plus sourde mais devenue sensible par l’insistance accrue de son emprise ; presque force donnée de mourir à soi avec la lenteur amoureuse d'un enfantement sans douleur. Une presque absence. Puis, d’un coup, fracas hallucidogène de la mer en un débordement d’écume : hallucidité gerboyante avec autorité soudaine de l’orgasme libératoire !
   Et bientôt c’est une projection animée qui s’impose indéfiniment. Soit ! que je m’y vautre avec l’habileté de l’esthète. Alors je m’installe dans cette hallucinémation faite d’ininterruptions successives, suite d’images sans nom, d’éclairs vibrants et d’enfoncées troublillonnantes où je retrouve des paysages fuyants à explorer, héroïquement seul, sans autre intrigue que leur déroulement même, pour me voir entraîné puis déterminé par cette absence lumineuse si pleine d’intensité. Distension d’un jour fait nuit pour me voir comme jamais, qui révèle l’épaisseur d’une aventure sans cesse inédite.

(Rémi CHAUWDLER, Je prends de la drogue pour qu'on le sache)

mardi 16 juin 2020

INTÉPIDITÉ

INTÉPIDITÉ "Arabécédesque" (Olivier Goldsmith) Suréna Corneille

Hardiesse contenue.


EURYCIDE.
Seigneur, faut-il aussi que j'oste ma culotte ?

GEMAYEUR.
Point tant de nuldité qu'un vil desir pelote,
Et différencions culotté de gonflé.
Avez-vous seulement l'entrecuisse étoffé
Qu'il dote ainsi ce dont vous voulez vous démettre ?
Il faut, par volupté, du cœur demeurer maistre,
Et gérer à propos un desordre imminent
En l'habillant toûjours d'un desir lancinant.
L'héroïsme n'est plus marque d'un grand courage
Dés lors qu'il est guidé par la fievre & la rage.
Préférons le calcul & l'intépidité
Au stérile fracas de cette nuldité.
L'effeüillage sied mal à l'ame exacerbée
Qu'enflâme un doux secret à l'ardeur inhibée.
Rhabillez-vous, Madame, & faites-nous valoir
Ces tresors délaissez que vous nous fistes voir.

(Légitimus CŒURNŒIL, Eurycide)

jeudi 11 juin 2020

JUPÈTE

JUPÈTE "Arabécédesque" (Olivier GOLDSMITH)


Vêtement féminin d’une seule pièce enserrant la taille et taillé avec une grande économie de tissu.


Je voy que ma jupete en secret vous excite
Et que, d'un fier semblant exaltant mon merite,
Ma Cambrure, attentive à capturer vos yeux,
D'un cœur indifferent a sçeû trahir les vœux.

(Jean-Rachid de CRAMPISTON, Les ficelles de Nathalie)

mardi 2 juin 2020

LASCIVITUDE

Démotivation amoureuse.


Poursuivant son désir dans sa lascivitude
Elle aimait à gésir les soirs brûlants d’été,
Soleil couchant figé d’exquise incertitude
Pour donner au jour feu des airs d’éternité.


samedi 23 mai 2020

MOTOCYCLITORISME

Pratique érotisée du deux-roues motorisé en tirant intimement parti des trépidations employées à cet usage.


  Long va-et-vient de l'ouvrier transistorisé sur sa lisse moisée appendu l'entrefesse offert à la caresse du vigoureux métal que la salopète enserre intimement tandis que le mouvement du bras opère un finale à la règle sur la corniche alvéolisée l'autre main à l'écoperche maintenue très précisément au-dessus du nœud.
  Passage en pétarade d'un motocycle anglosaxe dézippant intégralement la rue ainsi appropriée tandis que son geste s'affirme : tansad brrrrrrooouuuummm motocyclitorisme piaffe à coups de piston monocylindrique quatre temps si bielle chahutant à couine ressorts sur la poupe enveloppée vibre et tremble ainsi conçu du coccyx au bréchet qu'il s'érecte et s'agite soudain.
  Coui coui dit le cul posé vrac dont la forme s'alourde aux penchées de la selle où les deux mains osées s'aventurent soudain.
  « Où vous ai-je touché ? » déclare-t-elle prudemment casque bas comme pour voiler quoique incomplètement une gêne obscurément précieuse.
  Et devant tant de silence accumulé : « Qu'à cela ne tienne je ne vous lâcherai plus que vous n'ayez achevé votre ouvrage »...
  Du tranchant de la truelle il se redresse enfin les mains innocentes et pleines : il a sur le visage la beauté de ceux qu'une tâche admirable distingue du vulgaire.

(Samuel MORDOGUE, Multiclap)

samedi 9 mai 2020

NYMPHONOMANITOPÉE

Manifestation orale, pseudo-langage observé parfois dans la fureur utérine.


Aprètension

Oooouvv youvvvs xvstvv wvv
ovxzotzzzstrooouummn wwrsséumrrrrmeüvv qqq
svvvssst xoomxvvvmtreuvvvv wwzmsss wwwww
hhh huhuhuu hummmm sssxseümz zzzz zryrt trzrrv
vporqqqq zzz svft révéoüvvvr qurrr oüsv réuzorsvv
vmurmm viiitittt rrrésrstryooovvmooovmmmm
som zutoümoümmm rv pzrrr oüzzz xoümm xoümm
xom trzzzrmnn tvv oüryyeürrrr zztrrxvv yzoüzmvtt
pvvrr péteuvoo wumvvv womrmzzz tromnn aoozzo
ouorrz ouu tzzzm tôttt tootôt uruussstré urustrzzrrt
wzms uum quuu uzussvvt yrmzrrv zzmss szz vomm
vvvvv weüpssssst vm troüvv trépr vzzzstroommm sroïq
quv vt pzzchtr chtrr trvrmm rmyrzmozyovv ooëüxsv


AGOUTENSION

Ylfeh xehg we l'exzlgzgilmm mmmmmmhh
wihhémimée mmjfi hehg xlmxemgiée wzmh fffm
hxhémz ziigiiziiie klfi he iéééléi jfi llllhe iézlihe
emfiiimchll eug iiiéhihguilememmg gghlm mmm
zfglmlmiiié kziiilzzz chlmgiziiimge liyéizgiiixe
iiizlzmxememmmg iieglfimememmmg
kéiikégfelch chffme chlmiimzxgiilm
lzzz mmmzzzz flihh lffch güiizmgôgue glfii glfihh
fifhgié fifhgiziiig fifhgiizmhe womh fm chmofff
jef fzfhhememmg iimziiie zmhh hzzz elllmgé
weeeww wékzhhememmg emgiie
giékiwzgilm héilijfehh eeeg gmiamm
kzggeiim iiiméiizmlziile weee exhexxxx


APARLTENSION

Blfeh ehgèd l'ecalgagilm dihhémié, jfi h'ehg clmcemgié, damh fm hchma aïbigiaye klfi he iéééléi, jfi lhe iéalihe fim egg, eeeeggg iiiéhihgiblememmggg ! hlm afglmlmii kê la clmgièiimge liibléiagiice, balammemmg iieglfimmemmg kéikégfellaçiii, ô ! ô ! ô ! d'fme dlmimacgilm flihh lfft gammgôgue ! glfi-glfi ! fifhgié fifhgièggg fifhgiammmhe, damh fm jef fafhhememmg bimaii, damh haaa elllmgé…


GLOZ

le tou sé pa ke tu dépace tou lé mo
sé tou lé mo san ze pour dépacer la geste
sé tou lé mo tu pour la langue sur le vif
le poéte sé sa ninfonomanitopé
la portanse dé mo pour soutenir le cor

(Marine POUPIDOUX, Le fromage de Démocrite)